Nous connaissons bien cet évangile des Béatitudes : elles sont des repères, des balises sur notre route, elles sont « lumière » pour nos vies humaines et chrétiennes. Elles veulent aussi nous encourager, nous fortifier dans nos engagements et nos responsabilités au service du bien commun.
Déjà, dans l’Ancien Testament, le prophète Sophonie, au regard de son peuple opprimé, invite les humbles du pays à tenir bon dans leur foi, à chercher toujours le Seigneur, à vivre l’humilité, la justice, la paix.
L’apôtre Paul, dans la seconde lecture nous le confirmait : « Vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien… Ce que Dieu a choisi, ce ne sont pas les gens puissants ; et ce qu’il y a de faible dans e monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion ce qui est fort… » C’est grâce à Dieu que vous êtes dans le Christ Jésus qui a été envoyé par lui pour être notre sagesse, pour être notre justice, notre sanctification, notre rédemption. »
A des siècles de distance, ces Paroles de l’Ancien et du Nouveau Testament sont toujours d’actualité, au regard des conflits dans de nombreuses parties de notre monde et des aspirations qui montent de partout pour plus de justice, d’équité et de paix.
L’évangile nous oriente vers l’essentiel, le vrai bonheur… « Qui nous fera voir le bonheur ? » pouvons-nous entendre dans le chant du Psaume 4.
Pour nous qui sommes chrétiens, nous ne sommes pas sans espérance : nous connaissons Celui qui nous montre le chemin du vrai bonheur.
Avant-hier, je me trouvais avec les parents qui accompagnent leurs enfants vers la première des communions, et l’échange fut un vrai bonheur pour chacun avec ce grand désir de voir les enfants accueillir la joie de Dieu dans leur vie et d’être heureux avec Lui et avec ceux qui les entourent.
Et pour nous tous ici : qu’il est bon d’être ensemble pour mieux connaitre et accueillir Celui qui nous parle aujourd’hui.
Ce texte des Béatitudes est l’un des plus beaux de l’Evangile. Jésus situe le bonheur dans un bel équilibre entre ce qui relève des choix intimes ou personnels : être pauvre, doux, humble de cœur, avoir de la compassion, et ce qui relève de l’engagement pour le bonheur des autres : avoir faim et soif de justice, être artisan de paix ou persécuté pour la justice.
Remarquons qu’au centre des neuf béatitudes, comme en leur cœur, il y a celle de la Miséricorde. J’aime dire de la Miséricorde qu’elle est le mélange de deux mots : Amour et Pardon. « Heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde ! »
Le pardon, la réconciliation et l’amour, en un mot la miséricorde : c’est l’orientation donnée par Jésus pour toute nos vies… et si Jésus, voyant les foules, a gravi la montagne pour enseigner ses disciples : c’est qu’il adresse un message universel pour le monde en demandant à ses disciples de le relayer à toutes les nations
La miséricorde, l’amour, le pardon, c’est le cœur même de Dieu. Son chemin de bonheur, Jésus l’a trouvé en vivant lui-même les béatitudes : il a vécu ce qu’il a dit. Il l’a partagé avec les gens de son pays : les pauvres surtout, les riches aussi ; les malades surtout, les bien-portants aussi !
Aujourd’hui, qu’allons-nous faire ?
Recevons avec joie l’appel qui nous est transmis par la Bonne Nouvelle de l’Evangile. Au cours de la semaine qui vient, je vous invite à reprendre cet Evangile, lire et relire chaque béatitude, regarder celle qui nous permet un discernement courageux sur nous-mêmes et sur notre monde ; retenir celle qui nous conduit un plus loin que nos vues à court terme… et retenons que la miséricorde reçue et donnée peut demeurer nourriture quotidienne, et surtout dans les moments difficiles de nos vies que nous pouvons traverser.
L’esprit des Béatitudes nous invite à entrer dans le projet de Dieu, à vivre vers la joie qu’il souhaite pour chacun et pour le monde. Là où nous sommes, le Christ Jésus nous appelle à être apôtre du vrai bonheur et humble témoin de l’amour de Dieu.
Que cette Eucharistie soit ressourcement de notre foi et prière d’offrande de toutes nos réalisations qui vont dans le sens des Béatitudes.